Messages du bord du jeudi 14 avril
Aurélien Ducroz (Crosscall) : « Après la journée d'hier à tenter de passer la marque virtuelle Ouest Gascogne, nous avons finalement récupéré du vent à la tombée de la nuit.Une nuit magique où ça a glissé tout seul. Une nuit de repos entre sieste et gestion de cargos.La nuit de dimanche à lundi a été dure pour le moral, mais sinon je suis vraiment heureux de retrouver le solitaire. De retrouver mes marques et d’en prendre également. Ma dernière course en solo était la Mini Transat en 2011, donc il était temps de s'y remettre ! Plus les jours passent et plus je me régale. La confiance revient et les sensations aussi. Si tout va bien, nous devrions être là demain dans la journée, mais ça reste vague. »
Ian Lipinski (Crédit Mutuel) : « La nuit n'a pas été simple à cause du manque de vent. Eh oui, c'est bien calme depuis hier. Peut-être aurons-nous un peu de vent aujourd'hui en nous rapprochant des Sables ? En tous les cas à ce jeu, bien malin est celui qui sait quoi faire. C'est vrai qu'on a un peu l'impression, dans ces cas-là, d'être à la merci du vent capricieux. Ce qu'on peut faire malgré tout, c'est de s'appliquer à faire avancer avec ce qu'on a. Faire le bord rapprochant, bien matosser à l'avant, se déplacer doucement à bord de peur de casser le charme du bateau qui semble malgré tout glisser sur l'eau, dans un vent à peine perceptible ! Corentin n'est pas loin de moi, mais Simon semble être dans une position intéressante. Et Axel est bien revenu aussi. Je ne sais comment cela va se finir ! »
Simon Koster (Banque du Léman) : « Dans des conditions comme ça, j’ai plusieurs fois par jour le sentiment que c’est parti pour de bon (quand moi j’avance un coup) et le sentiment que ça ne va jamais finir (quand je m’arrête et les autres avancent). C’est le jeu du moment. Un coup à l’un, un coup à l’autre. Le vent est rarement dans la direction qu’on voudrait. Je prends notre mal en patience. J’ai l’impression que les dauphins font le tour des bateaux juste pour regarder les sales têtes des skippers complètement cramés. Je viens de recevoir la visite de l’un d’entre eux, juste au lever du jour. C’est sympa à chaque fois quand même. Je constate aussi le fait que je suis capable de pas manger pendant des jours quand il y a de l’air parce qu’il y a trop de trucs à faire et qu’à l’inverse, dans la molle, je n’arrête pas de manger. Tout y passe : tablettes de chocolat, saucissons, brownies, pommes, MM&S ... Heureusement, la liste est longue et le stock assez costaud ! Je ne ferai pas de prédiction d’heure d’arrivée, ça ne rime à rien. J’espère à bientôt. Au plus tard avant que je finisse mon stock de snacks, autrement ça va être le drame ! »
Corentin Douguet (Quéguiner – Innoveo) : « Dernier lever de soleil à bord de Quéguiner -Innoveo. Toujours pas de Class40 devant nous mais Ian s’est beaucoup rapproché en fin de nuit et Simon est plutôt bien placé. La journée va être longue... Rendez-vous sur la ligne d'arrivée ! »
Axel Tréhin (Project Rescue Ocean) : « Par quoi commencer ? La nuit d'hier où j'ai un peu perdu pied ? Celle-ci, sensée nous rapprocher de la fin ? En cette quasi absence de vent, les risées dictent le rythme de la journée : avec 3,5 nœuds de vent, le pilote arrive à peu près à suivre le vent et la sieste devient envisageable. En-dessous... en dessous, c'est la misère. On fait des tours aux réglages, des tours à la barre, des tours à la table à carte. En bref, on tourne en rond. Les trajectoires erratiques de chacun sont définies par ce que la nature veut bien nous donner, et hormis un beau soleil avec un grand ciel bleu, il n’y a pas grand-chose à se mettre sous la dent... À propos de se mettre quelque chose sous la dent, j'en suis à rationner le chocolat : tristesse et désolation. L'issue est encore bien incertaine. Qui de notre petit groupe sera couronné roi de la pétole, nous, les oubliés d'Eole ? »
Pierre Casenave-Péré (Legallais) : « Comme vous avez pu voir, j'ai été mauvais élève dans les e-mails.... J'en suis navré car j'adore ça normalement ! En fait, je n'ai plus de moyen de charge depuis avant le way-point de La Corogne, mis à part les panneaux, et il n’a pas fait très beau... Bref, tout va bien. Actuellement, il y a du soleil donc j'essaye de choper un peu de météo avant de tout rééteindre. La barre c'est sympa, mais je commence à en avoir un peu marre. En tous les cas, il est très cool ce parcours. J'espère que l'arrivée ne sera pas trop longue. »
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