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Sam Goodchild : « Les objectifs sont cochés »



Ce mardi 12 avril à 16h50, Sam Goodchild a bouclé les 1000 milles du parcours de la 2e édition de la 1000 Milles des Sables après un peu plus de trois jours de mer, terminant ainsi premier dans la catégorie des Ocean Fifty. Le skipper de Leyton qui s’est installé aux commandes de la flotte peu après le passage de la bouée BXA au lendemain du départ, a fait preuve d’une belle maîtrise sur l’ensemble de la course, marquée par ailleurs par les abandons de Sébastien Rogues (Primonial) et d’Erwan Le Roux (Koesio) mais aussi et surtout par le chavirage d’Armel Tripon au large des côtes galiciennes. Le Britannique, qui s’était déjà illustré lors de la première édition en 2018 en terminant deuxième chez les Class40, a, dans tous les cas, fait forte impression pour une toute première confrontation en solitaire à bord de son trimaran, confirmant ainsi qu’il sera l’un des hommes à battre lors de la prochaine édition de la Route du Rhum – Destination Guadeloupe, épreuve à laquelle il est aujourd’hui désormais qualifié.



Première course en solitaire et première victoire. On vous imagine content ?

« Oui, même si c’est dommage que sur cinq bateaux au départ, seuls deux aient pu aller au bout. La première partie s’est jouée au contact. Le reste du temps, notamment après le chavirage d’Armel (Tripon), le rythme a été un peu plus tranquille, ce qui n’était pas plus mal non plus car ça a laissé le temps de faire les choses à notre vitesse plutôt qu’à celle des autres à côté, en forçant et en prenant plus de risques. En tous les cas, les objectifs sont cochés : je suis qualifié pour la Route du Rhum et j’ai passé mes trois premiers jours en solo sur le bateau. Ça s’est bien passé. C’était une super expérience, même si ça ne s’est pas passé comme prévu en étant si peu à l’arrivée en Ocean Fifty. »


Prendre ses marques en solitaire faisait, de fait, partie de vos objectifs et côté conditions, le menu a été très varié…

« Les conditions n’ont pas arrêté de changer. C’est resté constamment instable. Mes alarmes pour prévenir des changements de direction ou de force du vent ont été de plus en plus rapprochées à mesure que la course a avancé. Il y a eu très peu de bords où c’était tout droit et facile. Même à la fin, alors que je pensais être presque arrivé, ben non, c’est resté compliqué… ça a pris trois heures de plus que prévu. »


Quels enseignements avez-vous pu tirer lors de cette course ?

« Ce qui s’est passé pour Armel m’inquiète un peu mais on va tous apprendre de son chavirage. Pourquoi c’est arrivé ? Pour quelles raisons son pilote automatique a commis une erreur ? Que s’est-il passé dans la foulée ? Quand ces questions vont trouver leurs réponses, on va encore tirer des leçons. De mon côté, ça fait un an que je navigue en Ocean Fifty. Je vois à peu près comment les choses fonctionnent mais en solo, sans prendre de risque, ce n’est pas tout à fait la même façon de faire qu’en double ou en équipage. Il y a des détails sur lesquels j’ai pu gagner en confiance, surtout pour le sommeil. Pour dormir sur ce type de bateau, il faut se sentir en sécurité. Pour ça, il faut faire des milles et sur ce parcours, comme ce n’étaient pas que des conditions faciles, j’ai pu comprendre pas mal de choses. »



C’est d’autant plus important que les occasions de naviguer et de régater en solitaire sont peu nombreuses…

« Clairement, même si à cause des abandons et des conditions musclées qu’on a eues sur certaines portions du parcours, il y a eu peu de jeu réellement au contact. On s’est vite tous retrouvés un peu tout seul dans notre coin. Cela n’empêche pas que j’ai appris beaucoup. On navigue très peu en solitaire sur ces bateaux c’est vrai. Cette saison, avant la Route du Rhum, on ne va faire que deux épreuves en solo. A l’entraînement, ce n’est jamais comme en compétition avec un parcours défini et un programme qu’on ne peut pas changer. Ça met toujours un peu plus de pression. »


C’est la deuxième fois que vous vous illustrez sur la course après votre 2e place en Class40 en 2018. Il semble que Les Sables d’Olonne vous réussissent plutôt bien ?

« Pour l’instant oui, surtout que j’ai aussi fini deuxième de la Solo Maître CoQ en Figaro Bénéteau il y a deux ans. On verra ce qu’est la prochaine étape ici mais c’est toujours génial d’emprunter le chenal, si long et si beau, à la sortie comme à l’entrée, même sans tour du monde entre les deux. »


On peut s’attendre à de la très belle bagarre lors de la Route du Rhum chez les Ocean Fifty…

« Oui. Sur cette 1000 Milles des Sables, on a vu tout de suite qu’il n’y a pas un bateau beaucoup plus rapide qu’un autre. Éric Péron, qui vient de mettre à l’eau une machine un peu vieille mais entièrement refaite il y a un mois, a montré qu’il pouvait tenir le match avec Koesio, le bateau le plus récent de la flotte. C’est rassurant. Cela permet de dire que ce n’est pas celui qui possède la monture la plus rapide qui va gagner le Rhum, mais celui qui va tout optimiser au mieux à tous les niveaux de la performance. »

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